1793 - 1993 — – UN AUTRE BICENTENAIRE

"Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises, pour se révolter contre leur patrie, seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les filles, les femmes et enfants. Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées, mais aucune exécution ne pourra se faire sans que le général l'ait préalablement ordonné."

Etienne Cordellier Général de Division

"Camarades, nous entrons dans le pays insurgé. Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui sera susceptible d'être brûlé et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d'habitants sur votre passage. Je sais qu'il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays; c'est égal, nous devons tout sacrifier."

Louis Grignon Général de Brigade

En cette aube du 2 pluviose an II (21 janvier 1794 vieux style), conformément à l'ordre du Général en Chef, commandant l'Armée de l'Ouest, 5 colonnes fortes chacune de 16.000 hommes se mettent en marche. La "promenade militaire" est prévue jusqu'au 28 janvier.

Les ordres sont très explicites pour les 7 généraux et les 2 adjudants généraux qui commandent la troupe. Ils figurent dans l'ordre général du 30 nivose (19 janvier) : (le général)"emploiera tous les moyens pour découvrir les rebelles, tous seront passés au fil de la baïonnette".

Les ordres prévoient également : "Dans sa marche, il (le général) correspondra au moins deux fois par jour avec le général en chef". Cette correspondance (et tous les autres textes), un homme, Jean Julien SAVARY, témoin des évènements, l'a pubiée entre 1824 et 1827 (6 volumes, 2850 pages) sous le titre "Guerre des Vendéens et des Chouans".

C'est à partir de cet ouvrage que je vous propose de suivre la marche des armées de la République en Haute Vendée (est de la zône insurgée) entre janvier et mai 1794.

Trois périodes peuvent être délimitées :

du 21 au 27 janvier : ce que Turreau appelle "la promenade militaire",

du 28 janvier au 28 février : les colonnes deviennent "agissantes",

du 1 mars au 13 mai, une tentative de blocus avec la création de camps retranchés autour de la zône insurgée.

Mais le généalogiste ne peut se contenter de l'histoire, il recherche aussi les personnes derrière les évènements. Pour chaque Général républicain ayant participé à ces opérations vous trouverez à la suite de son action, sa biographie (*) et le résumé de sa carrière militaire.

En dehors du Général en Chef, 11 Généraux et 2 Adjudants-Généraux commandèrent des colonnes. Voici ceux des 6 colonnes de la "promenade militaire" (21 au 27 janvier), j'ai poursuivi leur action jusqu'à la destitution de Turreau le 13 mai afin de donner une vue complète de leurs opérations.

couverture du livre

La Colonne n° 1

Elle ne sera pas subdivisée en deux comme prévu dans les ordres. Elle part du sud-est de la zône insurgée et doit se déplacer selon une direction nord-ouest. Elle devrait être commandée par le Général Duval mais celui-ci a été grièvement blessé le 5 juillet 1793 à l'affaire de Chatillon et reste commander la place de Niort.

C'est son adjoint l'Adjudant Général Prévignaud qui commande à sa place.

carte du tracé de la colonne n° 1

Le 23 janvier, partant de Saint Maixent, il atteint difficilement Secondigny et se plaint de ne pas avoir assez de temps pour réaliser toutes les fouilles qu'il devrait faire.

Le 25 janvier, par des chemins détrempés, il arrive à La Chapelle Saint Etienne qu'il n'incendie pas. Il regrette d'avoir été obligé d'épargner de l'incendie 3 hameaux contenant des subsistances.

Le 26 janvier, de La Chataigneraie, il se porte sur Vouvant qu'il incendie. Il fouille la forêt proche, mais le mauvais état des chemins gêne les opérations d'enlèvement des subsistances.

Le 27 janvier, il campe à La Caillère.

La "promenade militaire" est terminée, Prévignaud poursuit ses opérations, Turreau n'ayant donné aucun ordre contraire.

Le 28 janvier, il assiège le château de Saint Sulpice en Pareds où se sont retranchés 18 vendéens. Il brûle le château et nettoie les environs.

Le 30 janvier, à Bazoges en Pareds, il reçoit l'ordre de Turreau de gagner Pouzauges pour renforcer la colonne de Grignon, en réponse il dit souhaiter rester sur place pour finir de tout brûler mais il se dit prêt à partir.

PREVIGNAUD

Adjudant Général (équivalent de Colonel), il n'a aucun dossier au S.H.A.T. de Vincennes. Je n'ai trouvé aucun renseignement le concernant.

François DUVAL de son vrai nom François RAYMOND

né le 28 juillet 1756 à Montrol Sénard (Haute Vienne)
         fils de Simon Jules RAYMOND dit DUVAL ancien officier de cavalerie
               et BERNARD Madelaine
décédé le 1 janvier 112%2 à Saint Jean d'Angély (Charente Maritime)
marié le 6 germinal an II (26/3/1794) à Chavagné (Deux Sèvres) (actuellement commune de La Crèche)
              avec MONNET Emilie Louise Elisabeth
                    née le 29 avril 1777 à Mougon (Deux Sèvres)
                                     fille de Claude Jean Baptiste fermier général du Prieuré de Mougon
                                             et ALLAIN Marie Anne Marguerite
                         décédée le 26 août 112%9 à Thorigné (Deux Sèvres)

Ils eurent 12 enfants (4 garçons et 8 filles). Parmi eux, 4 mourront en bas âge (1 garçon et 3 filles), les 3 autres garçons suivront les traces de leur père et embrasseront la carrière militaire jusqu'au grade de Colonel, de Chef d'Escadron et de Général et Commandeur de la Légion d'Honneur. (renseignements puisés dans un Bulletin de la Société Historique et Scientifique des Deux Sèvres)

C'est un officier de carrière

Officier des troupes à bord pour l'expédition d'Amérique 1777
Guerre d'indépendance des Etats Unis 1777
Prisonnier des Anglais en Grande Bretagne 1/5/1778
son dossier militaire à Vincennes conserve son autorisation de circuler à pied et à cheval dans un rayon d'un mile autour de sa "résidence" surveillée de Pahhampton dans le Devon datée du 13/7/1778
Libéré 3/1779
Capitaine des troupes à bord du Pol Jones
Guerre d'indépendance des Etats Unis
Colonel de cavalerie
Maréchal de camp
Rentre en France 1712%
Capitaine au bataillon de la Haute Vienne armée du Rhin et Mozelle 1791
Adjudant Général Chef de Bataillon à l'armée des côtes de La Rochelle 6/5/1793
Adjudant Général Chef de Brigade même armée 22/7/1793
Général de brigade à l'armée de l'Ouest 30/7/1793
Suspendu (24 floréal an 2) 13/5/1794
Admis au traitement de réforme (19 fructidor an 6) 5/9/1798
Remise en activité : Armée du Nord
                                   1° subdiv. de la 27° D.M.
15/8/1809
28/2/1810
Mis à la retraite d'office 4/1811
Remise en activité : Commandant à l'Ile d'Elbe 10/10/1811
Remet l'ile à Napoléon 1814
Mis à la retraite 1814
Reprend du service : Gardes Nationales de la Meurthe
                                     Armée de la Loire
1815
Admis à la solde de retraite 6/10/1815

Cette carrière lui vaut décorations et honneurs :

Chevalier de la Légion d'Honneur 2 juillet 1813
Officier de la Légion d'Honneur 12 octobre 1814
Chevalier de Saint Louis 20 août 1814

Croix du Lys

Son nom figure sur le pilier Nord de l'Arc de Triomphe de l'Etoile

Colonne n° 2

Elle est placée sous le commandement du général Grignon dont l'adjoint est l'Adjudant Général Lachenay. Elle doit "ratisser" selon un axe est-ouest le sud des Mauges Angevines. Grignon est un de ceux qui rend le plus régulièrement compte de ses activités et qui donne le plus de "détails".

carte du tracé de la colonne n° 2

Dès le 19 janvier, sans attendre l'ordre de marche il commence la besogne à Saint Clémentin, La Couldre, Sanzay.

Le 21 janvier, à Argenton Château, il harangue sa troupe : "Camarades, nous entrons dans le pays insurgé. Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui sera susceptible d'être brûlé et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d'habitants sur votre passage. Je sais qu'il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays; c'est égal, nous devons tout sacrifier."

Le 22 janvier, après une incursion à Etusson (incendie et massacre : 22 noms connus), il ravage Voultegon. Il visite ensuite Saint Aubin du Plain et rend compte : "J'ai fait brûler quantité de métairies et surtout dans le bourg de Saint Aubin du Plain où j'ai trouvé dans l'église un drapeau noir et blanc. Les hommes et les femmes qui s'y sont trouvé, tous ont été passés au fil de la baïonnette." (79 personnes d'après la tradition). En soirée il arrive à Bressuire

Le 23, il écrit à Turreau : " Je me trouve embarrassé dans la marche que je dois tenir.Les corps administratifs ont donné aux municipalités des environs l'ordre de rester à leur poste, et d'aller en écharpe au devant de la troupe. Il n'en est pas moins vrai que les trois-quart des officiers municipaux sont aussi coupables que ceux qui ont porté les armes contre nous; tu vas en juger : les officiers municipaux de Saint Aubin du Plain vinrent hier au devant de nous avec leurs écharpes; il n'en est pas moins vrai qu'ils avaient dans leur clocher deux drapeaux, l'un aux trois couleurs, et l'autre noir et blanc, signe de rebellion. .... L'ordre général que j'ai n'exclut personne; je te demande ton avis, et que tu me donnes des ordres positifs à ce sujet..." Il s'agissait en fait d'un ornement d'autel utilisé lors des enterrements.

Le 24 janvier, à Bressuire il informe Turreau qu'il a tellement bien respecté ses ordres que ses hommes ont cassé leurs armes en tuant femmes, vieillards et enfants. Il préfererait les tuer à coup de fusil, ce serait plus tôt fait. Il divise sa colonne en deux. Une section qu'il commande part vers Cerizay, l'autre qu'il confie à Lachenay va vers Montigny. Pour cette journée, il estime avoir massacrer 300 personnes.

Le 25 janvier, ses sections écument les environs de Cerizay et de Montigny avec l'ordre de tuer et d'incendier et "de ne faire grâce à qui que ce soit". Il écrit à Turreau : "Cela va bien; nous en tuons plus de cent par jour, enfin ceux que nous croyons nos ennemis".

Le 26 janvier, il écrit à Turreau "La journée d'hier a coûté la vie à peut-être trois cents rebelles; de ce nombre se trouve un chevalier de Saint Louis .... Je te fais passer sa décoration. ....... Il y a des citoyens qui se sont formés en gardes nationales, même soldées; faut-il les désarmer ? J'attends tes ordres à ce sujet." Sa 1° section va de Cerizay à La Pommeraie sur Sèvre, et la 2° après avoir incendié Saint André sur Sèvre, campe à Saint Mesmin dont Lachenay prévient le maire : le lendemain il incendiera le village et exécutera tous les habitants.

Le 27 janvier, la 1° section gagne Chateaumur où il fait sabrer sous les yeux du maire une dizaine d'hommes, le soir il arrive à La Flocelière. Lachenay de son côté, après avoir incendié et massacré à Saint Mesmin gagne Pouzauges en poursuivant sa besogne tout au long de sa route. Il écrit : "... j'ai brûlé et cassé la tête à l'ordinaire. ... Me voilà rendu au lieu de ma destination; j'attends tes ordres pour les mettre à exécution."

La "promenade militaire" est terminée, Grignon et Lachenay poursuivent leurs opérations, Turreau n'ayant donné aucun ordre contraire.

Le 28 janvier, les deux sections incendient et massacrent respectivement autour de La Flocellière et de Pouzauges.

Le 29 janvier, il se rend au Boupère, mais devant la fermeté du maire, les 150 gardes nationaux en armes et les 600 habitants, il n'ose ordonner massacre et incendie. Lachenay de son côté se rend à La Meilleraie-Tillay et regagne Pouzauges les soir après avoir incendié et massacré.

Le 30 janvier, il rejoint Lachenay à Pouzauges. Après le repas, ils se font ammener une trentaine de prisonnières. Eux et leurs officiers d'état major les violent puis les font fusiller. Ils appellent cela "prendre le café de Cythère". Le soir Lachenay incendie Pouzauges.

31 janvier, sur ordre de Turreau, il quitte La Flocellière pour les Herbiers, sa colonne divisée en plusieurs partie au village de l'Epaud, écume les environs vers Saint Paul en Pareds, vers Saint Michel Mont Mercure, etc ... Un témoin raconte : "On suivait la colonne autant à la trace des cadavres qu'elle avait faite, qu'à la lueur des feux qu'elle avait allumés." Le soir sa troupe fraternise aux Herbiers avec celle d'Amey. Il campe à Saint Fulgent. La section de Lachenay quitte Pouzauges, passe au Boupère (incendies, 200 personnes massacrées) traverse Rochetrejoux qu'il incendie, épargne Mouchamp et arrive au Parc Soubise. Il incendie le château et fait fusiller les 200 prisonniers qu'il a fait dans la journée. Il poursuit sa route vers Les Essarts.

Le 1 février, Il reste à Saint Fulgent. Lachenay arrive aux Essarts.

Le 2 février, Lachenay écume les environs des Essarts puis sur ordre de Grignon fait une incursion à Chauché. Sur ordre de Dutruy, les deux colonnes attaquent Charette dans les environs de Chauché. Elles sont mises en déroute et fuient vers Les Essarts. Prévignaud resté aux Essarts, craignant d'être attaqué se replie sur Saint Vincent Sterlanges sans aider Grignon et Lachenay.

Le 3 février, sur ordre de Turreau il quitte Saint Fulgent pour Puybelliard

Le 5 février, il est à Puybelliard tandis que Lachenay stationne à Chantonnay.

Le 8 février, le Général Bard, malade lui donne le commandement du poste de Chantonnay.

Le 2 mars, il quitte ses cantonnements de Puybelliard et prend la route de Cholet. Il passe aux Quatre Chemins de l'Oie et campe au Mont des Allouettes.

Le 4 mars, il porte secours à Lusignan attaqué par Stofflet aux environs de Vezins.

Le 6 mars il poursuit un parti vendéen dans la région de Vezins.

Le 9 mars, il accroche les "brigands" à Chanteloup.

Le 10 mars, il arrive à Argenton Château, incendies et massacres marquent sa route. Il poursuit sa besogne à Bressuire qu'il incendie et dans les environs : Etusson, Saint Maurice la Fougereuse, Moutiers sous Argenton, Saint Clémentin.

Le 18 mars, il attaque un parti de vendéens au fief des Moulières près de Saint Aubin de Baubigné, totalement battu, il se réfugie à Argenton Chateau.

Le 21 mars, il quitte Argenton pour Somloire et La Plaine.

Le 24 mars, après avoir accroché les bandes de Stofflet, il bivouaque entre Coron et Vihiers.

Le 31 mars, après avoir passé 3 jours à Cholet, il gagne Montaigu

Le 7 avril, à Gonnord, il découvre une vingtaine de boulangers travaillant pour les "brigands" : incendie et massacre.

Le 8 avril, poursuivant des vendéens qui ont franchi le Layon, il arrive à Saint Lambert du Lattay où il massacre "quantité d'hommes et de femmes" et qu'il incendie.

Le 4 mai, il porte secours aux patriotes de Nueil sous Passavant attaqués par les soldats de Stofflet.

Après la destitution de Turreau, il continue à écumer la même zône jusqu'à sa suspension le 29 thermidor an 2 (16/8/1794).

Le 9 vendémiaire an 3 (30/9/1794) un décret de la Convention le met en état d'arrestation.

Jean Baptiste LACHENAY

Adjudant Général, il n'a pas de dossier conservé à Vincennes. C'est un ancien soldat au service de 1779 à 1712%. Il est sergent major au 3ème bataillon des volontaires nationaux de Paris en 1791, sous lieutenant en 1793, il est ensuite commandant de place avant de devenir l'adjoint de Grignon.

Louis GRIGNON

né le 16 août 1748 à Louerre (Maine et Loire)
      fils de François (marchand)
            et COMEAU Marie Anne
décédé le 25 décembre 1825 à Angoulème (Charente)
marié le ?? à ??
           avec DESPORTES Perrine Louise
                    née le ?? à ??
                            fille de ??
                                   et ??
                    décédée le ?? à ??

Ils eurent au moins une fille qui en 112%9 demande un état des services de son père.

C'est un militaire de carrière sorti du rang à la faveur de la Révolution

Fusillier au régiment des Gardes Françaises 20/7/1767
                                     de Poitou 21/5/1770
                                     de Cambrésis Infanterie 1/3/1773
Sergent dans le corps royal de la marine
                            (son dossier conserve un certificat de bonne conduite)
8/8/1773
                         le régiment provincial de Mantes 1/9/1776
Sous lieutenant de grenadiers à la Légion de Luxembourg 1/7/1781
Sous Adjudant Général à la légion du Midy des Gardes Nationales du districtde Saumur (son dossier conserve le procès verbal de l'assemblée des officiers au cours de laquelle il fut élu) 2/7/1792
Adjudant Général Chef de Bataillon à l'Armée des Côtes de La Rochelle 1793
Adjudant Général Chef de Brigade à l'Armée de l'Ouest (21 vendémiaire an 2) 12/9/1793
Général de Brigade même armée (8 frimaire an 2) 28/11/1793
Général de Division même armée (25 germinal an 2) 14/4/1794
Suspendu (29 thermidor an 2) 16/8/1794
Réintégré (3 brumaire an 4) 25/10/1795
Agent militaire pour faire rejoindre les déserteurs et les jeunes gens de la 1° réquisition à l'Armée de Sambre et Meuse (1 frimaire an 4) 22/11/1795
Admis au traitement de réforme (1 floréal an 4) 20/ 4/1796
Chef de bataillon de la 4° demi brigade de vétérans 15/12/1804
Admis à la solde de retraite 28/6/1810

Colonne n° 3

Elle a pour secteur d'activité le coeur des Mauges Angevines. Elle est commandée par le Général Boucret Commandant de la place de Cholet, secondé du général Caffin jusqu'alors à la poursuite de Charette en Basse Vendée Les 2 demi-colonnes agissent séparément.

carte du tracé de la colonne n° 3

Demi-colonne de Boucret

Le 21 janvier, il part de Cholet et va camper le soir à La Tessoualle.

Le 22 janvier, après avoir massacré femmes et enfants à La Tessouale, il part camper à Moulins où il incendie et massacre.

Le 23 janvier, par Le Temple, il gagne Chatillon sur Sèvre.

Le 24 janvier, de Chatillon sur Sèvre, il envoie à Turrreau 32 pièces d'orfèvrerie religieuse trouvées lors du pillage de la ville.

Le 25 janvier, il passe par la Petite Boissière et va camper à Saint Amand sur Sèvre.

Le 26 janvier, il arrive aux Epesses.

La "promenade militaire" est terminée, mais les opérations continuent :

Le 28 janvier il fait fusiller un prêtre réfractaire trouvé par deux soldats dans un arbre creux, la colonne arrive à Saint Mars la Réorthe.

Le 31 janvier une partie de sa colonne campe à Chambretaud.

Le 1 février, il massacre sur la route de Saint Malo du Bois.

Le 9 février , la colonne rejoint Chantonnay où elle passe sous les ordre du Général Bard. Il part à Doué la Fontaine remplacer Carpentier à la tête de sa colonne.

Continuons à suivre le général Boucret

Le 12 février il est à Vihiers, sans troupe, Carpentier commandant toujours sa brigade

Le 18 février, il se rend à Doué la Fontaine où il tombe malade. Il laisse le commandement à Carpentier

Le 5 avril, il se "promene" à Le Voide, Gonnord, Joué Etiau, Montilliers, Cernusson, Tigné, Faveraye Machelles et Aubigné, il fait fouiller les bois de Trémont et de Cernusson. Il fait sortir

une colonne de Thouarcé vers Faveraye, Aubigné et Tigny; une autre de Trémond vers La Fosse et Tigny; une troisième de Concourson vers Tigny le long du Layon.

Le 13 avril, il dissipe un rassemblement d'environ 600 "brigands"

Le 16 avril il est à Montillé dont il enlève les subsistances et les bestiaux.

Le 2 mai, il se rend à Passavant

Le 13 mai, après la destitution de Turreau, il est nommé par le Comité de Salut Public Commandant de la 4° division de l'Armée de l'Ouest avec son quartier général à Tours.

Demi-colonne de Caffin

Le 21 janvier, il part de Cholet et va à Maulévrier. Il envoie un détachement massacrer et piller à Chambreville : "Point de métairies, bourgs et villages sur la droite et sur la gauche à une lieue de Maulévrier, où je suis, qui n'aient été visités ........ je purge le pays de tout ce qu'il peut y avoir de gens suspects sans en ménager aucun ....."

Le 23 janvier, il est toujours à Maulévrier, il a pillé et les villages des alentours.

Le 24 janvier, il est toujours bloqué à Maulévrier par manque de charettes pour enlever les subsistances.

Le 25 janvier, il détruit le bourg des Echaubrognes : "Pour le bien de la république, les Echaubrognes ne sont plus .......... Au moment où je t'écris, je fais fusiller quatorze femmes qui m'ont été dénoncées....."

Le 26 janvier, un de ses détachements détruit les métairies qui sont sur la route entre La Tessouale et Saint Laurent sur Sèvre. Il commence à incendier Maulévrier.

Le 27 janvier il se dirige vers Saint Laurent sur Sèvre puis apprenant que les "brigands" ne sont pas loin, il revient à Maulévrier, patrouille dans les landes de Genty et fouille l'entrée de la forêt de Vezins. Il fait incendier le bourg de Tout-le-Monde.

La "promenade militaire" est terminée, mais les opérations continuent :

Le 28 janvier, il fait éclairer par des patrouilles les routes de Vezins et d'Argenton.

Le 29 janvier, il termine l'incendie de Maulévrier et d'Yzernay et part pour Saint Laurent sur Sèvre.

Le 30 janvier, il fait incendier Yzernay, et part pour Saint Laurent où il arrive à 5 heures.

Le 1 février, il est toujours à Saint Laurent qu'il fait fouiller : "J'ai fait conduire à Cholet trente deux femmes qui étaient dans le couvent je les ai adressées aux administrateurs du district qui en feront ce qu'ils voudront. J'ai trouvé une vingtaine d'hommes de reste que j'ai fait fusiller avant de partir. Si j'en trouve d'autres dans ma route, ils essuieront le même sort." Il incendie la ville et part à La Verrie où il arrive à 7 heures.

Le 2 février il fouille La Verrie

Le 3 février il annonce la présence de 4.000 "brigands" à La Gaubretière : ".... Je te préviens que j'irai demain matin avec ma colonne brûler ce bourg, tuer tout ce que j'y rencontrerai sans distinction, comme le repaire de tous les brigands. Je n'avais pas encore occupé un pays où je pusse rencontrer autant de mauvaises gens, tant hommes que femmes; aussi tout y passera par le fer et par le feu...."

Le 4 février, Turreau lui donne l'ordre de rejoindre Cholet. (C'est un autre général qui "fera le travail" à La Gaubretière, paroisse des ancêtres de l'auteur, 21 jours plus tard)

Le 8 février lors de l'attaque de Stofflet sur Cholet il parvient à rallier les fuyards sur la route de Nantes et à les regrouper.

Le 13 mai, après la destitution de Turreau, il est nommé par le Comité de Salut Public Commandant de la 3° division de l'Armée de l'Ouest avec son quartier général à Doué la Fontaine.

Jean Pierre BOUCRET

né le 16 mai 1764 à Paris (acte non reconstitué)
      fils de Jean Pierre (tapissier patenté)
            et BEAUGE Anne Charlotte
décédé le 17 août 1820 à Orléans (Loiret)
marié le ?? à ??
           avec CONARD Marie Françoise
                    née le ?? à ??
                           fille de ??
                                  et ??
                    décédée le ?? à ??

Ils auraient eu au moins un fils

C'est un ancien militaire de carrière

Soldat au régiment de Vivarais infanterie 1782
                                  d'Orléans infanterie 1785
Sergent major des Gardes Nationales section des Invalides
Sous lieutenant même bataillon
Lieutenant même bataillon
Adjudant Major même bataillon 25/10/1791
Capitaine au 6° bataillon de Paris 12/ 5/1793
Lieutenant Colonel en second même bataillon pour partir en Vendée 18/ 5/1793
Général de Brigade à l'Armée des Côtes de Brest (12 vendémiaire an 2) 3/10/1793
Général de Division même armée (20 germinal an 2) 9/ 4/1794
Commandant la place de Belle Ile pendant le blocus anglais, rejette les sommations du Commodore Ellisson (son dossier militaire conserve la traduction de la sommation et sa réponse) 26/ 6/1795
Commandant de la 16° division de l'Armée du Nord (25 nivose an IV) 15/ 1/1795
Admis au traitement de réforme (13 ventose an 5) 3/ 3/1797
Membre du directoire des hopitaux militaires de l'Armée d'Italie (2 floréal an 8) 22/ 4/1800
Admis au traitement de réforme
Admis au traitement de retraite 22/ 6/1811

Jean Alexandre CAFFIN

né le 13 mars 1751 à Doué la Fontaine (Maine et Loire)
     fils deJean (marchand)
           et GRIGNON Marie Madeleine
décédé le 31 août 1828 à Saint Léger de Montbrillais (Vienne)
marié le ?? à ??
           avec LEBEAU Marie Julie
                    née le ?? à ??
                           fille de René
                                  et BEROUXE Marguerite
                    décédée le 7 mars 1811à Doué la Fontaine

Dans une correspondance au Ministre de la Guerre datée du 22 brumaire an VII (12/11/1798) il dit avoir 7 enfants. Parmi les 5 retrouvés (4 garçons et 1 fille) 2 fils militaires Chevaliers de la Légion d'Honneur.

C'est un militaire de carrière qui reprend du service à la Révolution

Soldat au Régiment de Bourgogne Cavalerie 12/1769
Quitte le service 3/1772
Soldat au Régiment du Roi Infanterie 11/1774
Quitte le service 4/1777
Elu commandant de la Garde Nationale de Doué la Fontaine 7/1789
Elu Adjudant Général de la Légion du Midy de la Garde Nationale de Saumur 20/6/1792
Général de Brigade à l'Armée de l'Ouest 2/7/1793
Général de Division même armée (5 floréal an 2) 24/4/1794
Mis au traitement de réforme (21 frimaire an 4) 12/12/1795
Refuse un poste de Général de Division à l'Armée de Sambre et Meuse (23 vendémiaire an 5) 14/10/1796
Maintenu au traitement de réforme (29 frimaire an 7) 17/12/1798
Admis au traitement de retraite (an 10) 1802

Colonne n° 4

C'est celle que commande le Général en Chef, elle doit traverser la partie ouest des Mauges. La première demi-colonne devient rapidement la "garde prétorienne" de Turreau et le suit dans ses déplacements, nous n'avons que très peu de renseignements sur ses activités. La deuxième demi-colonne est placée sous les ordres du général Bonnaire qui commande à Saumur, en remplacement du général Duquesnoy, malade, une division de l'Armée du Nord (accompagnée jusqu'en Vendée par le Représentant Laplanche dont nous avons déjà parlé).

carte du tracé de la colonne n° 4

Deuxième demi-colonne (celle de Bonnaire)

Le 21 janvier il part de Doué la Fontaine en direction de Cholet. Il passe à Concourson qu'il incendie puis divise sa colonne en deux sections. La première partie se rend par Bitaud et Vaillé aux Cerqueux sous Passavent où elle campe avant d'incendier et de masacrer, la deuxième va à Cernussson dont elle fusille le maire et une quarantaine d'habitants puis à Montiliers où elle massacre une trentaine de personnes.

Le 22 janvier la 1° section gagne Saint Hilaire du Bois, Coron, Vezins. Un détachement passe à La Poterie et essaie de mettre le feu à la forêt de Vezins. Le reste de la section gagne Cholet.

La "promenade militaire" est terminée, Bonnaire reste à Cholet.

Le 5 février, Duquesnoy guéri reprenant le commandement de la division, il part à Saint Malo

Il revient à l'Armée de l'Ouest après la destitution de Turreau et est nommé par le Comité de Salut Public Commandant de la 2° division à Fontenay le Comte.

Louis BONNAIRE

né le 13 mars 1751à Liesse (Aisne)
     fils de Jean Baptiste (aubergiste)
           et Coin Marie Louise
décédé le 19 juin 1807à Saint Sauveur (Oise)
marié le ?? à ??
           avec MOROY Louise
                    née le ?? à ??
                            fille de ??
                                   et ??
                    décédée le ?? à ??

Ils ont eu au moins une fille

C'est un militaire de carrière qui reprend du service à la faveur de la Révolution

Soldat au 5° Régiment de Dragons 7/6/1769
au 10° Régiment de Dragons 7/12/1771
Quitte le service 5/6/1777
Soldat au Régiment des Dragons de la Reine 3/7/1780
Brigadier 4/7/1712%
Quitte le service 3/7/1788
Commandant de la Garde Nationale à Saint Sauveur (Oise)
Capitaine au 3° Bataillon de l'Oise 18/9/1791
Sous Lieutenant au 6° Régiment de Chasseurs à cheval 1/8/1792
Capitaine au 6° Régiment de Hussards 1/4/1793
Commandant temporaire de la garnison de Pont à Marque 20/4/1793
Général de Brigade à l'Armée du Nord 20/9/1793
                                   à l'Armée de l'Ouest 10/1793
Général de Division même armée (20 germinal an 2) 9/4/1794
Suspendu (25 prairial an 3) 13/6/1795
Réintégré par la loi du 3 brumaire an 4 25/10/1795
Général de Division à l'Armée de l'Ouest (11 frimaire an 4) 2/11/1795
Admis à la solde de retraite (15 messidor an 4) 3/7/1796

Son dossier militaire conserve deux lettres de Hoche : une du 18 prairial (6/6) une autre du 4 messidor (21/6) demandant sa mise à la retraite compte tenu de son intempérance

Colonne n° 5

Elle a pour champ d'action le nord des Mauges. Elle est commandée par le général Cordellier secondé par le général Crouzat. Tous deux sont arrivés en Vendée pendant le "Virée de Galerne" venant de l'Armée du Nord. Comme Grignon, ils rendent compte très régulièrement de leurs opérations.

carte du tracé de la colonne n° 5

Première demi-colonne (celle de Cordellier)

Le 21 janvier, il rassemble ses troupes à Brissac qu'il décide de ne pas incendier pour "y déposer une partie des subsistances" et donne ses ordes à ses chefs de corps : "Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises, pour se révolter contre leur patrie, seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les filles, les femmes et enfants. Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées, mais aucune exécution ne pourra se faire sans que le général l'ait préalablement ordonné."

Le 22 janvier il arrive à Beaulieu sous Layon dont il désarme la Garde Nationale qui le reçoit drapeau au vent.

Le 23 janvier, il incendie Beaulieu et passant par Saint Lambert se rend à La Jumelière où il arrive le soir

Le 24 janvier, une de ses patrouilles poursuit La Rochejacquelein sur la route de Jallais. Il fouille les environs de La Jumelière et de Chanzeaux.

Le 25 janvier, il fait fusiller 20 personnes de La Jumelière dont la municipalité (sauf le maire). Il se rend à Neuvy en Mauges et fait fouiller Saint Lezin avec "ordre de livrer aux flammes et de passer au fil de la baïonnette tous les habitants". Le soir, autour de La Jumelière, 5 chateaux "éclairent la campagne"

Le 26 janvier, il est à Jallais sur ordre de Turreau. Les "brigands" en étaient partis, il y accuse la municipalité de "la plus infâme trahison"

Le 27 janvier, il opère dans les environs de Jallais : passant "au fil de la baïonnette tous les scélérats" et incendiant "en ce moment quarante métairies éclairent la campagne". Mais en allant à Baupreau, un détachement prend un bataillon de la garnison de Saint Florent le Vieil qui occupe la ville pour des "brigands" et s'enfuit.

La "promenade militaire" est terminée mais les opérations continuent :

Le 29 janvier, il fait éclairer les routes sans rien trouver. Il fait fusiller deux "brigands" qu'on lui a amené et qui ne veulent rien dire.

Le 31 janvier, il arrive à Montrevault qu'il décide de ne pas incendier.

Le 1 février, il gagne Gesté où il rencontre un fort parti vendéen commandé par Stofflet. Il doit battre en retraite sur Le Doré. La brigade commandée par Flavigny fuit jusque dans les faubourgs de Nantes.

Le 2 février, il regagne Montrevault.

Le 3 février, la brigade de Flavigny le rejoint.

Le 4 février, il écrit à Turreau en accusant Flavigny d'être responsable de la déroute du 1er à Gesté.

Le 5 février, il gagne Gesté en arrêtant tous ceux qu'il rencontre en route. Il met le feu au château du Plessis et fait massacrer ses prisonniers à la lueur de l'incendie. Il poursuit ensuite sur Montfaucon sur Moine où il arrive à minuit.

Le 6 février, il arrive à Tiffauges où il retrouve Crouzat. Il rend compte à Turreau : "J'ai ponctuellement exécuté ton ordre de purger, par le fer et le feu, tous les endroits que j'ai rencontré sur ma route, car, indépendamment que tout brûle encore, j'ai fait passer derrière la haie environ six cents particuliers des deux sexes."

Le 7 février, Il envoie un détachement disperser un rassemblement aux Landes Génusson : incendie du bourg, des dépendances "sans oublier le château" et fusillade "tous les hommes, femmes et enfants qui y étaient restés"

Le 8 février, il accourt reprendre Cholet que Stofflet a envahi malgré la résistance de Moulin.

Le 10 février, après avoir inhumé Moulin "dans son costume de général au pied de l'arbre de la liberté", il se rend à Vihiers et propose d'installer un poste à Vezins pour protéger les convois.

Le 12 février, il est à Chemillé qu'il trouve vide de "brigands"

Le 13 février, il quitte Chemillé qu'il incendie et gagne Jallais puis Baupreau.

Le 14, Stofflet attaque sa colonne, il les met en déroute et tandis qu'une partie de ses hommes regagne Baupreau, le reste campe près de La Regrippière.

Le 18 février, il arrive à Montaigu en compagnie de Crouzat

Le 22 février, rejoint par le Général en Chef, et selon le plan arrêté pour attaquer Charette, ils passe par Vieillevigne (15 personnes massacrées), puis va camper près de l'Hébergement, et ravage les environs des Brouzils (100 personnes massacrées).

Le 23 février, il poursuit ses opérations autour des Brouzils et le soir se met en marche vers Les Lucs pour y attaquer Charette.

Le 24 février, il passe à La Chavasse et arrive au Grand Luc sans rencontrer de "brigands". En passant par Rocheservière il gagne les environs de Saint Philbert de Bouaine toujours à la poursuite de Charette.

Le 25 février, l'attaque contre Charette (commandée par Turreau en présence des représentants Garrau et Prieur de la Marne) échoue, le "grand brigand" s'échappe vers Vieillevigne. La colonne passe la nuit à Montbert.

Le 26 février, il gagne Vieillevigne (35 personnes massacrées sur la route)

Le 27 février, il quitte Vieillevigne qu'il incendie. Il envoie son avant garde incendier Saint André Treize Voies et Saint Sulpice du Verdon (18 personnes massacrées), le reste de la colonne passant par La Grole, Rocheservière (35 personnes massacrées) et Mormaison (37 personnes massacrées) gagne les landes de Bois Jarry.

Le 28 février, il divise sa colonne en deux (lui et Crouzat commandent le première section, Martincourt commande la seconde). Les deux sections, suivant la Boulogne, avancent vers Les Lucs en brûlant et en massacrant tout sur leur passage. Charette les attaque et les met en déroute, une partie fuit vers Legé, l'autre vers Montaigu, mais s'apercevant qu'il n'est pas poursuivi, Martincourt rassemble ses hommes et revient sur les Lucs dont il massacre tous les habitants (564 personnes dont 109 enfants au moins sont massacrés). Le soir un des soldats écrit : "Aujourd'hui journée fatigante, mais fructueuse. Nous avons pu décalotter à peu de frais toute une nichée de calotins qui brandissaient leurs insignes du fanatisme. Nos colonnes ont progressé normalement."

Le 1 mars, avec les troupes qui ont refluées sur Legé, il repart vers les Lucs en passant par Saint Etienne du Bois (150 personnes massacrées) et va camper aux landes de Launay.

Le 2 mars , il part camper dans les landes de Corpray, passant par La Chavasse, Saint Sulpice de Verdon, l'Hébergement.

Le 4 mars, il incendie Les Brouzils pour la seconde fois.

Le 6 mars, par Clisson, Mouzillon et Valet, il se porte au Loroux Bottereaux, semant l'incendie et le massacre. Il y divise sa colonne en trois et "fait danser une carmagnolle complète" au Loroux, à La Chapelle Basse Mer, à Saint Julien de Concelles, au Landreau.

Le 10 mars, il continue les massacres dans la région du Loroux, à Bas Briacé, à La Chapelle Basse Mer.

Le 20 mars, quittant Remouillé, il gagne La Regripière.

Le 25 mars, malade, il part de Vezins pour aller se soigner à Saumur. Il confie le commandement de sa colonne à Crouzat en donnant ordre de "poursuivre les brigands partout où ils pourront être".

Deuxième demi-colonne (celle de Crouzat)

Le 22 janvier, il part de Brissac et arrive à Thouarsé.

Le 23 janvier, il arrive à Gonnord (200 vieillards, femmes et enfants massacrés, 2 femmes et 30 enfants enterrés vivants), il fait de même à Joué Etiau et sur le route de Chemillé, il incendie les deux bourgs, les hameaux et les châteaux et se dirige vers Chemillé où il campe.

Le 24 janvier, il exige des habitants de Chemillé armes et argenterie en les menaçant de mort et d'incendie.

Le 25 janvier, sur ordre de Cordellier, il va incendier Chanzeaux où il fusille 15 personnes. Il enveloppe Le Melay où il fusille 56 personnes après un simulacre de jugement.

Le 26 janvier, il fouille les environs de la route de Chemillé à Jallais.

Le 27 janvier, il va bivouaquer au May sur Evre dont il fouille les environs.

La "promenade militaire" est terminée mais les opérations continuent :

Le 28 janvier, il fait fouiller La Romagne et Trémentine et arrive à Saint Macaire en Mauges à 3 heures de l'après midi.

Le 29 janvier, il est attaqué et battu par Stofflet et se replie sur Le May sur Evre.

Le 31 janvier, sur ordre de Cordellier, il part de Saint Philbert en Mauges et se porte sur Gesté.

Le 1 février, arrivant à Gesté, il est attaqué par Stofflet et reflue sur Le Fief Sauvin. Après une nouvele attaque sur Gesté, il doit se replier sur Le Doré. Cordellier venu à son aide subit le même sort. Une partie de ses hommes fuit jusqu'à Cholet d'où Moulin les renvoie le lendemain à Tiffauges où se trouve Cordellier.

Le 2 février, sa colonne renforce celle de Cordellier.

Du 2 février au 25 mars, il marche avec Cordellier. Le 28 février, Cordellier lui donne le commandement d'une des sections qui attaquent Les Lucs de Boulogne.

Le 25 mars, succèdant à Cordellier, il sort de Cholet et se porte sur Nuaillé. Il massacre à La Poterie, rallie les soldats de Grignon et campe à Vezins.

Le 26 mars, il bat la forêt de Vezins puis campe à Villefort et à l'Epinay.

Le 27 mars, il traverse la forêt de Vezins et campe à Maulévrier.

Le 29 mars, il campe à Saint Aubin des Ormeaux.

Le 2 avril, il campe à Tiffauges.

Le 4 avril, il part de Tiffauges, fouille et incendie Torfou, Montfaucon, Tillières et arrive le soir à Gesté.

Le 6 avril, partant de Gesté vers Vallet, il divise sa colonne en deux. Une partie passe par La Regripière, l'autre suit la route. Il arrive le soir à Clisson d'où il écrit à Turreau.

Le 9 avril, il quitte sa colonne (sans autorisation) pour aller rétablir sa santé à Nantes.

Le 9 mai, il lève le camp de Ragon et va créer le camp de la Roulière dont il garde le commandement après la destitution de Turreau.

Etienne CORDELLIER dit CORDELLIER-DELANOUE

né le 29 avril 1767 à Faremoutiers (Seine et Marne)
     fils de Jean François Sulpice (notaire royal)
           et MAUNIER Marie Claire
décédé le10 juillet 112%5 à ??
marié le 4 germinal an 3 (24 mars 1795) à Faremoutiers (Seine et Marne)
           avec DUPUIS Louise Honorine Alexandrine
                    née le 30 janvier 1769 à ?? (sans doute Crouy sur Ourcq (Seine et Marne)
                            fille de Louis (docteur en médecine)
                                   et CHAILLIER Louise Marguerite
                    veuve de MOULIN Pierre (avoué au tribunal de Coulommiers)
                   décédée le ?? à ??

Pas d'enfants retrouvés

Il a été militaire sous l'Ancien Regime et reprend du service à la Révolution

(Il est le plus jeune (27 ans) des généraux agissant en Vendée)

Soldat dans le Régiment de Boulonnais Infanterie 5/2/1785
Congédié 19/11/1788
Chef du 2° bataillon des volontaires nationnaux de Seine et Marne 11/9/1791
Lieutenant Colonel en second même bataillon 30/4/1792
Lieutenant Colonel, Commandant le bataillon 15/5/1793
Général de Brigade à l'Armée des Ardennes 3/9/1793
Général de Division même armée 1/10/1793
Général de Division à l'Armée de l'Ouest (8 frimaire an 2) 28/11/1793
Suspendu (24 floréal an 2) 13/5/1794
Suspension levée sans réintégration (1 thermidor an 3) 19/7/1795
Admis au traitement de retraite 15/11/1797
Convoie des conscrits de Seine et Marne à l'Armée du Rhin (19 prairial an 7) 7/6/1799
Général de Division à l'Armée d'Helvétie 11/7/1799
Envoyé en mission à Paris 28/8/1799
Admis au traitement de réforme (9 prairial an 8) 29/5/1800
Admis à la solde de retraite 5/10/1812
Chargé de la levée en masse à Epernay 12/1813
Commande le dépôt d'officiers espagnols assermentés de Sézanne 2/1/1814
Cesse ses fonctions et revient à la solde de retraite 5/2/1814

Joseph CROUZAT

né le 25 février 1735 à Sérignan (Hérault)
      fils de Louis
            et RIAL Jeanne
décédé le 25 avril 1825 à Metz (Moselle)

Il est resté célibataire

C'est un militaire de carrière sorti du rang

(Il est le plus âgé des généraux agissant en Vendée et son dossier militaire conserve un compte rendu de visite médicale décrivant ses nombreuses infirmités.)

Soldat au Royal Roussillon Infanterie 8/1/1754
Sergent même régiment 1/1/1761
Fourrier même régiment 1/10/1764
Porte drapeau même régiment 9/9/1771
Sous lieutenant même régiment 7/6/1776
Lieutenant en second même régiment 15/5/1781
Lieutenant même régiment 19/3/1785
Rang de Capitaine même régiment 30/6/1789
Capitaine même régiment 1/4/1791
Chef de bataillon provisoire même régiment 7/4/1793
Général de Brigade à l'Armée du Nord 22/9/1793
Général de Brigade à l'Armée de l'Ouest
Suspendu
Amnistié
Admis à la solde de retraite 16/1/1795

Sa carrière sous l'Ancien Régime lui vaut une décoration

Chevalier de Saint Louis 1 avril 1790

(son dossier militaire conserve une copie du mémoire de demande de décoration daté du 14 septembre 1789. Il était à l'époque capitaine)

Colonne n° 6

Elle doit ratisser les Mauges selon un axe nord-sud. Le général Moulin , jusqu’alors commandant de la place de Saint Florent le Vieil a beaucoup de mal à réunir 600 hommes venant des garnisons le long de la Loire. Il part avec 3 jours de retard par rapport à l’ordre général.

carte du tracé de la colonne n° 6

Le 24 janvier, il quitte les Ponts de Cé, brûle Mozé sur Loué; épargne Rochefort sur Loire où il bivouaque

Le 25 janvier, il arrive dans la matinée à Saint Aubin de Luigné mais, devant porter secours à la colonne attaquée par La Rochejacquelein à Sainte Christine, il n'incendie pas la ville et se porte sur Chalonnes sur Loire

Le 26 janvier, il campe à Saint Laurent de la Plaine.

Le 27 janvier, après avoir incendié Saint Laurent de la Plaine, il dévaste Sainte Christine et campe dans les communs du château du Planty

La "promenade militaire" est terminée mais les opérations continuent :

Le 28 janvier, il reste à Sainte Christine attendant des voitures pour enlever les subsistances.

Le 29 janvier, sur ordre de Turreau, il quitte Sainte Christine et arrive le soir à Cholet.

Le 8 février, il est attaqué dans Cholet par Stofflet, Sa troupe se débande. Par une résistance opiniâtre, il protège la retraite. Mais blessé de 2 balles, il se suicide.

(Certains pensent qu’il avait peur de tomber vivant entre les mains des " brigands ". Une tradition dit qu’il portait des culottes faites de peau de vendéen tanées, il a été publié un témoignage de l’époque racontant comment on procédait pour dépiauter un cadavre dans ce but !)

Le 10 février, Cordelier et Huché l'inhument "dans son costume de général, au pied de l'arbre de la liberté"

Le 12 février, la Convention Nationale, sur proposition de Barere, décrete qu'un monument lui sera élevé à Tiffauges. (Ce décret ne sera pas exécuté)

Le 28 avril, à la suite de la mort dans les mêmes circonstances de Haxo, Barere propose "d'élever dans le Panthéon une colonne de marbre, sur laquelle seront inscrits les noms des républicains qui auront faits des actions héroïques, et d'y graver les noms de Haxo et de Moulin les premiers, avec cette inscription : ils se donnèrent la mort pour ne pas tomber entre les mains des royalistes." (Cette proposition ne sera pas suivie d'effet)

MOULIN Jean Baptiste François

né le 28 janvier 1754 à Caen (Calvados) (paroisse Saint Jean)
      fils de Jean François (sculpteur) et LARCHER Françoise
décédé le 20 pluviose an II (8/2/1794) à Cholet (Maine et Loire)
              (se suicide lors de l'entrée des Vendéens dans Cholet)

Il a été militaire sous l'Ancien Regime et reprend du service à la Révolution

Fusillier au Régiment de Cambrésis 7/2/1771
Grenadier même régiment
Caporal instructeur même régiment
Congédié 17/9/1777
Sous Lieutenant dans la Garde Nationale de Paris section de la Réunion 14/7/1789
Lieutenant même unité
Sous Adjudant Général à la 3° légion de la Garde Nationale de Paris 15/12/1791
Adjudant Général même légion 12/8/1792
Demande un congé pour aller en Vendée 17/6/1793
Adjoint aux Adjudants Généraux
Adjudant Général Chef de Bataillon à l'Armée des Côtes de La Rochelle 1/9/1793
Général de Brigade (8 pluviose an 2) 27/1/1794

D'autres généraux commandèrent également les troupes républicaines, soit dans les camps retranchés, soit à la tête de colonnes créées en fonction des besoins par le Général en Chef. Ils ne furent pas moins zèlés que leurs collègues et les zônes dans lesquelles ils agirent connurent elles aussi le sang et les larmes.

(*) Il manque à ma collection quelques actes, remplacés dans le texte par des "??"; Si vous les trouvez, merci de me les faire parvenir par l'intermédiaire de la Boite Postale du Cercle.

nota bene : Il n'existe aucune donnée concernant les pertes républicaines durant ces évènements. Aucun général ne se "vante" d'avoir perdu des hommes lors des combats contre les "brigands"